La Truite Fario, victime du réchauffement climatique. un article de Philippe Cros paru dans La Montagne Centre France le 26/11/2015

Publié le 4 Octobre 2018

La présence en Auvergne des poissons migrateurs, tel le saumon, mais aussi d’un poisson symbolique comme la truite fario, pourrait diminuer avec la réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique peut-il avoir des conséquences sur la faune de nos rivières ? La réponse est positive, même si on marche encore sur des œufs de saumons puisque les incertitudes sont nombreuses.

« Ce qui est avéré, c’est que la température de l’eau a des conséquences sur la reproduction et la survie des poissons », indique Cédric Léon, technicien de Loire grands migrateurs (Logrami), à Saint-Pourçain-sur-Sioule : « Une eau plus chaude, c’est moins d’oxygène pour les saumons, qui en ont besoin. » Quand le changement de température se fait d’une année sur l’autre, les saumons sont moins nombreux à réussir la remontée. Mais sur un changement de quelques décennies, peuvent-ils s’adapter ?
« Ce que l’on sait déjà, c’est que le saumon de l’Allier n’a pas les mêmes caractéristiques et besoins que ses cousins d’autres régions du monde. Mais dire s’ils peuvent s’adapter ? Personne ne peut avoir de certitudes… » Cela fait déjà plusieurs années que l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) ou encore l’Établissement public Loire, à Orléans, travaillent sur ces questions.

Depuis 2007 pour ce dernier : « Le ministère de l’Écologie voulait un bassin test, explique Benoît Rossignol, directeur à l’EPL. D’abord pour mesurer les impacts sur les inondations et les sécheresses. Puis nous sommes passés à la biodiversité. » Le résultat, ce sont des hypothèses concrètes, « avec de l’incertitude associée », qui montrent que l’impact est important « sur les espèces qui dépendent le plus de la température de l’eau pour la migration ou la reproduction. » La principale victime identifiée est la truite fario, « qui est hyper dépendante du facteur température », relève Mickael Lelièvre, directeur de la fédé de pêche de l’Allier. « On observe déjà une diminution des densités : on ne peut pas l’attribuer uniquement au réchauffement climatique. La multiplication des plans d’eau fait aussi grimper les températures, la qualité des cours d’eau et de l’habitat jouent aussi. »
Une eau plus chaude c’est moins d’oxygène

Et comme il n’y a pas d’option « refroidissement » dans la gestion piscicole, « on ne peut que travailler à restaurer la qualité des milieux aquatiques pour améliorer l’habitat », annonce le technicien.
D’autres poissons de plaine, peu sensibles à la température vont en profiter : les brochets, chevesnes et barbeaux mais aussi le mulet et l’alose. 

Philippe Cros

Rédigé par Pseudonyme : Fario Mentos

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